séminaire accueilli par le cehta/ehess
coordonné par anne creissels
maître de conférences en arts plastiques à l'université de lille 3, membre du ceac
docteure de l'ehess en histoire et théorie des arts, chercheure associée au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr
http://compagnieaplusb.blogspot.com

séance du vendredi 22 février 2013

Giorgio de Martino, giorgio_de_martino(at)hotmail.com 

« Qu’est ce que le Devakooth ? Quels sont ses gestes dansés ?  »

Cette danse rituelle féminine, qui est aussi un culte, et qui a lieu une fois tous les deux ans, se situe dans l’univers du Teyyam. Ce dernier est une performance keralaise (Inde du sud) de transe-possession immergée dans un parcours de transformation, de commercialisation et de globalisation qui a commencé dans les années 70. 

Le mot possession, comme transe, chaman et plusieurs autres mots fourre-tout, est souvent utilisé pour donner une idée générale d’univers "autres" difficiles à cerner et à imaginer. Le Teyyam est pratiqué seulement dans certains villages dans le nord du Kerala, dans les districts de Kannur, Kasarghod, Wayannad et Calicut. 

Performance rigoureusement masculine, où les hommes jouent aussi les rôles féminins, le Teyyam comprend seulement une danse interprétée par une femme : le Devakooth. Considérée comme une performance sans possession, donc un "non-Teyyam", le Devakooth peut être pratiqué seulement par des femmes ménopausées. La danseuse doit être choisie parmi des familles qui sont dépositaires de certains rôles du Teyyam. Elle va apprendre, et montrer, entre autres éléments, les gestes liés à la légende qui aurait donné naissance à cette danse. 

Ambujakshi, unique élève de Lakshmi Amma (interprète du Devakooth jusqu’en 2010) qui l’aide pendant sa performance