séminaire accueilli par le cehta/ehess
coordonné par anne creissels
maître de conférences en arts plastiques à l'université de lille 3, membre du ceac
docteure de l'ehess en histoire et théorie des arts, chercheure associée au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr
http://compagnieaplusb.blogspot.com

séance du vendredi 15 juin 2012

Laura Silvestri, doctorante en anthropologie sociale et ethnologie, co-tutelle de thèse Università degli Studi di Torino (Italie) / EHESS, silvestrilau(at)yahoo.it

« Beauté en action : du combat au geste artistique »

 L’art martial kalarippayatt, tout en n’étant pas une danse, est promu au Kérala (Inde) en tant que "performing art", au même titre que de nombreuses formes dansées de théâtre et de rituel. Les théâtres kathakali et kutiyattam, et les rituels du teyyam et du patayani, n’en sont que quelques exemples. 

Dans cette perspective, c'est la valeur esthétique de ces savoirs qui est soulignée, alors que la fonction religieuse, dans le cas des rituels, ou la violence sous-jacente, dans le cas de l'art martial, passent à l'arrière-plan. Parmi ces arts, le kalarippayattu est celui qui rencontre le plus grand succès international, dû d'une part à son côté sportif, d’autre part à l'intérêt qu'il éveille parmi des danseurs et des acteurs, en Inde comme en Occident. Ceux-ci peuvent y puiser des éléments chorégraphiques, mais aussi l'utiliser pour améliorer leur préparation technique. 

En examinant les gestes des pratiquants dans des contextes différents, nous allons voir comment des techniques corporelles locales, emblèmes d’un esprit régional, sont relues (ou ré-agies) comme emblèmes cosmopolites.